Propos introductifs par Guillaume Luce, notaire chez Clarelis
Si l’immobilier constitue l’un des placements préférés des français, devançant désormais le livret A et l’assurance-vie, c’est parce qu’il apparaît comme étant la valeur refuge par excellence. N’étant pas corrélé aux marchés financiers et ainsi ne subissant pas sa volatilité et ses aléas, cet actif tangible, dont la valorisation évolue de manière régulière au fil des années, répond au besoin primaire fondamental et intemporel qui est celui de « se loger ». Il apparait alors comme un placement offrant aux français une certaine sécurité ainsi qu’une stabilité sur le long terme tout en répondant à plusieurs objectifs patrimoniaux, à savoir notamment : se constituer un patrimoine, générer des revenus complémentaires, préparer et améliorer sa retraite, anticiper la transmission de son patrimoine, optimiser sa fiscalité par l’intermédiaire de différents dispositifs tels que ceux issus des lois Malraux, Pinel ou via le choix d’un démembrement de propriété, etc..
Malgré ses nombreux avantages et dans un contexte de crise sanitaire mettant à mal notre système économique, il importe de connaitre l’impact de cette crise sur le marché de l’immobilier. Après une année record en 2019 avec un volume de ventes dépassant le million de biens vendus, l’instabilité et l’absence de vision à long terme, liées au contexte actuel, ont conduit à une baisse des ventes de 4% sur l’ensemble de l’année 2020. Cette baisse a par ailleurs été beaucoup plus marquée dans la capitale que dans les provinces et les zones rurales, lesquelles ont eu le vent en poupe auprès des ménages cherchant à fuir le confinement. Cependant, les français ayant appris à gérer leur quotidien et leurs projets différemment et les professionnels de l’immobilier (agents immobiliers, notaires...) ayant multiplié les solutions digitales pour poursuivre l’activité (visites virtuelles, visioconférence, signature électronique), les deux premiers trimestres de l’année 2021 ont profité d’un fort rebond avec un nouveau record historique au niveau des transactions immobilières, représentant 1.08 million de transactions enregistrées sur un an et une hausse des prix des logements (+5,9% sur un an pour les logements anciens) surtout concernant les maisons situées en province (Cannes, Biarritz, Deauville,..).
En effet, le confinement et les opportunités liées au télétravail ont redéfini les besoins des français, lesquels souhaitent désormais privilégier leur qualité de vie et accéder à des biens immobiliers plus haut de gamme, pouvant leur offrir des espaces de vie plus larges, des pièces plus lumineuses, des espaces extérieurs et ce, quitte à élargir leur périmètre de recherche. Cette période exceptionnelle due à la crise sanitaire n’aura donc pas été sans conséquence. Elle aura permis au marché immobilier d’une part d’évoluer grâce à une digitalisation des différentes professions l’encadrant et, d’autre part, d’asseoir son statut de valeur refuge par excellence en maintenant son dynamisme et en confirmant sa solidité face à cette crise.
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